
Le choix d’être libre
Ce livre m’a attirée d’emblé à cause de son sujet mais également de la conscience que j’ai de l’actualité humaine. En effet, combien de personnes ou de populations se considèrent comme prisonniers ou manipulées donc « pas libres ». Elles vous disent à longueur de temps « je n’ai pas le choix, je ne suis pas libre ! » C’est tellement loin de ma vision du monde qu’à chaque fois, j’ai du mal à trouver les mots et les arguments pour ces situations-là. C’est pourquoi lorsque j’ai eu ce livre entre les mains, je me suis précipitée avec gourmandise et curiosité. Quels étaient les raisonnements de Véronique Aïache ? D’autant plus qu’elle faisait précéder liberté du mot « éloge » ! Elle a écrit d’autres livres du même type qui se nomment « L’art de la quiétude » et « L’art de ralentir ». Elle aurait pu reprendre ici « L’art de la liberté ». Non ! Nous sommes dans l’éloge, c’est-à-dire dans la célébration, dans l’expression d’un idéal.
Le but de l’auteure, n’est pas tant de comprendre la nature de la liberté mais de cibler ce qui nous empêche d’être libre. Quelles sont nos prisons affectives, sociales ? Quelles sont nos croyances et nos expressions limitantes ? Comment construisons nous, nous-mêmes nos manques à être libres par nos attitudes et notre vision de la réalité.
Véronique Aïache nous invite à ne pas confondre les contraintes émotionnelles propres à chacun avec les obligations que le collectif nous impose. Tout repose sur le choix intérieur puis extérieur. Oui ! Choisir de subir une situation, un état, une orientation ou bien choisir d’être, ou plutôt de se sentir, libre.
La pire phrase que j’entends souvent par la bouche d’êtres malheureux : « je n’ai pas le choix ». Faux. Le choix est parfois difficile, il va entrainer des contraintes et parfois des conséquences terribles, mais nous pouvons toujours choisir. Ne serait-ce que dans notre conscience. En cas de maladie, d’injustices ou de contraintes sociales, oui, intérieurement nous le pouvons par l’acceptation profonde d’une situation
reconquérir notre liberté au moins intérieure.
La liberté est-elle un état de fait ancré dans une réalité universelle ou un ressenti existentiel propre à chacune des consciences.
Regardez la couverture : l’illustration démontrer à elle-seule ce qu’est la liberté : être un équilibriste, devoir sans cesse ajuster sa stabilité mais trouver une légèreté dans une sorte d’ivresse et de poésie intérieure.
Mon conseil : lisez ce petit livre, accessible, léger, agréable et profond. Vous ne serez pas déçus.
Véronique Aïache ou la conquête de soi !
« C’est si bon de choisir » dit-elle. Echanger avec elle c’est comprendre très vite que la liberté n’est pas pour elle une notion intellectuelle. C’est au cœur de sa vie. Véronique Aïache a un tempérament profondément libre, elle ne supporte aucune contrainte et ne peut se sentir prise au piège. Elle a construit sa vie ainsi et en assume le prix en toute lucidité. Elle explique que lorsqu’elle s’est lancée dans l’écriture de ce livre, elle n’avait pas mesuré l’ampleur de la complexité du sujet. C’est un sujet sur lequel tous les psys, les philosophes ont réfléchi. L’enjeu était de définir ce qui n’était pas définissable. Donc son choix a été s’appuyer sur ce qu’elle sentait. « Le levier de la liberté est le choix. Tant qu’on peut choisir, on est libre. Tout le monde a le choix. Choix émotionnel ou le choix de sa pensée. Ensuite il y a les contraintes sociales, professionnelles, familiales. On peut décider de voir que le verre est à moitié plein tout en sachant qu’il est aussi à moitié vide. »
Véronique Aïache a un parcours de journaliste, c’est une femme d’écriture. Son sujet de prédilection est le bien-être ou plutôt le mieux-être comme art de vivre et philosophie de la douceur. Elle traque tout ce qui permet de se sentir bien et de construire un chemin d’un apaisement.
« Mon secret pour être dans mon harmonie personnelle : mes 3chats qui me donnent des leçons de sagesse ; ils me reposent. J’aime les massages et les voyages. Je cultive ce qui me débranche de la réalité et de ce qui est dur. Je choisis mes échappatoires : les livres, le cinéma et les parenthèses qui permettent de me déconnecter. J’en reviens plus zen. Et puis au-dessus de tout : comprendre les choses de la vie ! J’ai beaucoup échangé au cours de ma vie. C’est un travail d’enquête permanente pour comprendre, une quête incessante pour comprendre les gens et améliorer en permanence cette réalité. C’est le travail de toute une vie. »
Photo de Véronique Aïache : Astrid di Crollalanza ©Flammarion
L’Eloge de la liberté. Flammarion. Prix 9,90€
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