Les murs ont-ils une mémoire – Véronique Geffroy

Toute vie laisse des traces plus ou moins subtiles ou concrètes. Véronique Geffroy, l’auteure de ce livre est elle-même confrontée à ces traces émanant d’une maison. A travers ces lignes, elle nous soumet sa réflexion : Que se passe-t-il ? Est-ce que les murs recueillent des empreintes de ce qui s’est passé entre eux ? la réflexion va encore plus loin et au-delà des évènements. Nos pensées, nos émotions, voire notre inconscient s’imprimeraient-ils aussi dans les murs. Comment cela évolue-t-il ensuite ?

Nous le savons et beaucoup de personnes autour de nous il y a des endroits où nous nous sentons bien d’emblée, d’autres avec lesquels nous sommes mal à l’aise. Pourquoi ? rien d’évident. Personne n’a vraiment de réponse. Véronique Geffroy affirme que « les maisons sont les caisses de résonance de nos mémoires et de nos vies. Les murs enregistrent les émotions liées aux événements marquants que nous traversons. Puis, les mémoires façonnent, avec le temps, l’identité des lieux. Les murs deviennent protecteurs ou dangereux, amicaux ou assassins. Et nous, les vivants, sommes continuellement en interaction avec le passé des maisons, les murs et les morts. »

Véronique Geffroy ne se livre pas à des extrapolations fumeuses. Elle ressent, elle étudie et elle enquête. Force est de constater qu’il y a des maisons joyeuses, des maisons de malheur, des endroits qui se veulent réparateurs. Les murs ont des choses à dire. Au fil des pages, vous découvrirez leurs histoires, ponctuées de réflexions et de témoignages, révélant à quel point ils sont une extension de notre peau. Les murs sont ce que nous sommes.

Véronique Geffroy, docteure en histoire, spécialiste de mythologie et passionnée de vieilles pierres, est propriétaire du Château de Fougeret connu pour être hanté.  Elle se pose la question du déterminisme des lieux de vie : à l’instar du fatum latin (fatalité) et de la tyché grecque (fortune, hasard), y aurait-il un déterminisme ? Nos choix ne seraient alors que des illusions et ce seraient les lieux qui nous choisiraient. Au fil de la lecture, il s’avère bien que les murs soient ce que nous sommes. Elle estime que « nous sommes continuellement en interaction avec le passé des maisons, les murs et les morts ». Elle cite comme exemple « des phénomènes répétitifs » comme des « divorces de tous les couples qui habitent telle maison ou des suicides des habitants successifs ».
Mariée et mère de trois enfants, elle est passionnée par le patrimoine. Véronique Geffroy découvre le château de Fougeret, dans la Vienne, en 2009. À l’époque, il est en ruine et laissé à l’abandon depuis de nombreuses années. Lors de l’acquisition, Véronique et sa famille ont l’idée d’effectuer des travaux, financés par une activité de chambres d’hôtes. 
Lorsqu’elle a entraîné sa famille dans l’acquisition et la restauration du château, elle ignorait qu’il était encore habité par ses anciens occupants. Véronique Geffroy effectue donc des recherches pour en savoir plus sur les anciens occupants du château. Elle finit d’ailleurs par identifier plusieurs des fantômes qu’elle a croisés dans ses murs.
Par la suite la famille a eu l’idée d’ouvrir le château au public. En 2010, il a été inscrit aux Monuments historiques et, quatre ans plus tard, entre avril et octobre, ils ont commencé à recevoir des touristes voulant passer une nuit dans leur demeure.


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