Le féminin sacré n’est pas une abstraction mystique : c’est une expérience vivante, une lente reconnexion à soi, au corps, au cycle, au mystère. Il se découvre par la douceur, la lenteur, le contact sensible avec la nature, la créativité, les rêves, les autres femmes. Voici quelques pistes concrètes pour le laisser revenir
Pratiques corporelles douces et rituelles

- Danse intuitive : Se laisser traverser par la musique sans chercher à performer. Ressentir où le corps a besoin de mouvement, de fluidité, de présence. Des méthodes comme Danse Médecine, 5 rythmes ou Danse du Tao peuvent guider les premiers pas.
- Auto-massage du ventre (Chi Nei Tsang) : Pour libérer les mémoires logées dans la zone pelvienne, utérine, digestive. Un soin sacré du centre, à pratiquer seule ou avec une thérapeute formée.
- Rituels lunaires : Honorer les cycles (nouvelle lune pour semer, pleine lune pour libérer). Écrire, brûler, méditer, planter. Créer un lien symbolique avec les phases de son propre corps.
- Respirations utérines (womb breathing) : Visualiser son utérus comme un centre d’énergie, de sagesse et de sécurité. Inspirer jusqu’à lui, expirer depuis lui.
Lectures initiatiques
- Femmes qui courent avec les loups – Clarissa Pinkola Estés : Un voyage dans les contes et l’âme sauvage du féminin.
- Le Tao de la femme – Maitreyi D. Piontek : Pour explorer l’énergie sexuelle féminine dans sa dimension spirituelle.
- Sorcières – Mona Chollet : Une réflexion contemporaine sur la réappropriation du pouvoir féminin.
- Lune rouge – Miranda Gray : Comprendre et honorer le cycle menstruel comme un outil de connaissance de soi.
- Rituels de femmes pour s’éveiller au féminin sauvage – Catherine Maillard : Recueil de pratiques, témoignages et exercices guidés.
Cercles et groupes de femmes

Les cercles de femmes existent depuis la nuit des temps. Ils réactivent la transmission orale, le soin communautaire, la parole libérée hors du jugement. Ils se tiennent à la lune, à la terre, en forêt, en salle, ou même en ligne.
Quelques formats à explorer :
Exercices à faire seule, chez soi
- Tentes rouges : autour du cycle menstruel
- Cercles de parole (avec ou sans thème : maternité, sexualité, transgénérationnel)
- Retraites en nature : pour se reconnecter au corps et au vivant
Tentes rouges
Pour trouver un cercle près de chez soi : bouche à oreille, thérapeutes holistiques, centres de yoga, comptes Instagram de femmes médecines locales.

- Écouter ses cycles : Tenir un journal de son cycle menstruel (ou lunaire). Noter les émotions, l’énergie, les rêves, la libido, la créativité. Observer les saisons intérieures.
- Créer un autel du féminin : Y déposer des objets qui vous connectent à votre lignée, à la terre, à la sensualité, à la beauté naturelle. Une pierre, une photo, une fleur, une parole.
- Écrire à son utérus : Lui demander ce qu’elle ressent, ce qu’elle porte, ce qu’elle a besoin de libérer. Écouter sans mentaliser.
- Se parler doucement : Rééduquer sa voix intérieure. Remplacer les jugements automatiques par des mots d’amour, de patience, de soutien.
- Marcher pieds nus dans l’herbe : Rien de plus simple, rien de plus fort. Se souvenir que le corps sait.
Pour aller plus loin : des approches complémentaires
- Yoga du féminin / Yin yoga
- Sophro-analyse des mémoires prénatales et de naissance
- Constellations familiales (pour libérer les charges transgénérationnelles)
- Chant spontané / chant de l’utérus
- Peinture intuitive, argile, collage — sans but esthétique
Cheminer vers le féminin sacré, c’est se rendre disponible à une autre intelligence : celle du ventre, du cœur, du silence. Ce n’est pas un objectif, c’est une écoute. Une façon d’habiter le monde autrement, depuis l’intérieur, depuis la rondeur, depuis la sagesse souple.
Le féminin sacré ne se conquiert pas. Il se reçoit.
Lectures

Femmes qui courent avec les loups, Clarissa Pinkola Estés
La sagesse du féminin, Marion Woodman
Lune rouge, Miranda Gray
Le féminin blessé, Saverio Tomasella
Les Demeures de l’âme, Marie-Madeleine Davy
Womb Awakening, Azra & Seren Bertrand (en anglais)
Les réseaux comme Moonrise Circle, Wild Sisterhood, Femmes Médecines
Et surtout : ne rien forcer
Le retour au féminin sacré n’est pas une performance. Il ne s’agit pas de « réussir » sa spiritualité. Il s’agit de s’autoriser à sentir, à ralentir, à accueillir ce qui est vivant en soi. Le féminin sacré est déjà là. Il attend d’être écouté.
Julie Alexis, la sœur sacrée

« J’ai longtemps cheminé en autodidacte, en me laissant guider par mon intuition, mais je garde en mémoire un enseignement fondateur : celui du tantra féminin. C’est là que j’ai découvert, pour la première fois, ce que pouvait être une véritable sororité. Le mot n’était pas encore à la mode, mais il vibrait déjà fort en moi. Ce moment où tu entres dans un cercle de femmes inconnues, et que peu à peu, quelque chose de plus grand se tisse, au-delà des liens de sang, des rôles sociaux ou familiaux. Il ne s’agit plus de “mère”, de “fille” ou “d’amie”, mais d’âmes qui se reconnaissent, qui se tiennent les unes les autres, dans leur vérité, leur vulnérabilité, leur puissance. C’est là que j’ai senti, dans mon corps, ce que signifie être femme avec d’autres femmes. Cette expérience a été profondément transformatrice. »
« Ce que le tantra m’a transmis, c’est aussi la reconnexion à mon cycle menstruel. Apprendre à l’écouter, à le comprendre, à vivre avec lui et non contre lui. À ressentir les quatre phases qui me traversent chaque mois, la jeune fille, la mère, l’enchanteresse, la vieille femme, comme autant d’archétypes vivants à honorer. J’ai appris à dire : “là, je suis dans ma phase prémenstruelle, j’ai besoin de ralentir, d’être seule” ou “je suis en ovulation, c’est le moment où je déborde d’énergie créative.” Et ce langage, je l’ai aussi transmis à mes proches : mon mari, mes enfants. Tout le monde sait où j’en suis, et ça change tout. C’est comme si le cycleredevenait visible, sacré, assumé. Une vérité qui circule. C’est dans cet esprit que j’ai aussi exploré les Tentes Rouges, ces espaces de parole et de rituel entre femmes, inspirés des traditions ancestrales. Là, on peut déposer ce qui pèse, se relier à la lignée, pleurer, célébrer, chanter, se souvenir. Dans une société qui a longtemps méprisé ou caché les menstruations, retrouver cette sagesse-là, c’est un acte de guérison. »

« Et puis il y a eu cette écoute plus intime, plus organique encore : celle de mon utérus, de ma yoni, de cette voix intérieure longtemps enfouie. En me mettant à l’écoute de cette zone, j’ai compris des choses que les mots ne peuvent pas toujours dire. Une mémoire, une force, une sensibilité très fine. Cette présence corporelle m’a guidée bien au-delà de ce que j’aurais pu apprendre dans des livres. Et même si je n’ai pas connu de grandes blessures dans mon histoire de femme, j’ai senti à quel point ce travail personnel résonnait avec la mémoire collective des femmes blessées. Alors oui, mon chemin est aussi celui d’une guérison transgénérationnelle, pas seulement pour moi, mais pour celles qui m’ont précédée, et celles qui viendront. »
Pour communiquer davantage :
franck.julie.alexis@gmail.com www.stage-massage-developpement.com
