Le PAIN et le SACRE – Jean-Philippe de Tonnac

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Ce livre se dévore comme du bon pain. C’est un trésor gourmand. Quelle bonne idée Jean-Philippe de Tonnac a eu de relier le pain et le sacré. Car au-delà de l’aspect nourrissant, sans aucun doute la dimension sacrée est là dans nos mémoires inconscience set dans nos cellules.

Ce livre est comme un carnet de voyage de l’éveil de Jean-Philippe de Tonnac dans son chemin de vie avec le pain. Sa relation avec le pain est comme un voyage initiatique dans lequel le pain est le fil conducteur. La vie lui présente des expériences qu’il explore avec lucidité, sans perdre de vue ce qu’il sait ne pas savoir. Oui, il sent plus qu’il ne sait. Mais il ne lâche pas le signe que l’univers lui fait à travers le pain. Dans ce livre il raconte avec des détails visuels, sensoriels, intellectuels. C’est facile à lire, on tourne les pages avec gourmandise. De boulangers en coutumes locales, il déchiffre, fait des liens, s’enge dans des études, dans une pratique afin de vivre totalement cette aventure. Nous le suivons dans des cultures, des religions, la littérature, des philosophies qui nous font toucher du doigt la dimension sacrée.

La définition se trouve alors réajustée, enrichie tout au long du voyage qui passe par Çatal Höyük en Anatolie, Saqqarah, Éleusis, Bethléem, Vézelay, l’île de Karpathos, la rue Mignet à Aix-en-Provence, Constantinople, Malèves-Sainte-Marie en Belgique, l’île de Shikoku au Japon, Cucugnan dans les Corbières, Jérusalem, Lima, Lannilis dans le Finistère, la maison des Compagnons du Devoir à Paris…

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Jean-Philippe de Tonnac explique lui-même ses étapes d’éveil : « À partir de la visite à un boulanger de Tétouan (Maroc), j’avais 22 ou 23 ans, le pain a commencé à faire « signe ». Le voyage a débuté. J’étais comme « appelé » et rien n’aurait pu m’empêcher de répondre à cet appel. Ce livre est le récit de ce voyage, chaque chapitre une station, une part du « signe » déchiffrée. 

Pour nous qui sommes depuis des siècles des mangeurs de pain, qui l’avons adoré jusqu’à le poser sur l’autel, dans le temple, que mangeons-nous exactement en mangeant du pain ? Une pâte issue d’une céréale dite panifiable, une pâte pétrie et fermentée, une pâte cuite – et, si possible, bien cuite ? Cela ne suffit pas. Si j’ai perçu ce « signe » dans cette boulangerie de Tétouan, il m’a fallu une vingtaine d’années pour le traduire en actes, passer mon CAP de boulanger, publier le Dictionnaire universel du pain et, plus tard, mon roman Azyme qui raconte le dernier repas de Jésus. Quelques années encore pour tenter, comme ici, de comprendre le « signe » dans son entier, sa verticalité. »

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Passionné par les rencontres de chercheurs en spiritualité ou en énergies de guérison, sa voie à lui c’est de nous relater tout cela au travers de ses écrits. Jean-Philippe de Tonnac a animé pendant près de dix ans les Hors-série du Nouvel Observateur. Il est maintenant journaliste indépendant et écrivain. Il a aussi dirigé avec Frédéric Lenoir le collectif La Mort et l’immortalité – Encyclopédie des savoirs et des croyances (Bayard, 2004). Il dirige chez Guy Trédaniel une collection dédiée aux romans.

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Pour mener à bien la conception et la direction de son Dictionnaire universel du pain (2010), Jean-Philippe de Tonnac a passé en 2007 un CAP de boulanger à l’École de Boulangerie et Pâtisserie de Paris. Puis il publie quatre ouvrages qui l’imposent comme un des rares spécialistes du pain et de ses métiers. Il enseigne au Cordon Bleu à Paris.

Il a reçu le prix « Écritures et Spiritualités » en 2017 pour son roman « Azyme »3.

Aujourd’hui paraît LE PAIN ET LE SACRÉ avec ce sous-titre : « Les aventures d’un panophile ». Le panophile, amoureux du pain, c’est lui, une enquête de plus de vingt ans pour comprendre ce que nous mangeons en mangeant du pain ?

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